Vivre et laisser médire by Mary Ann

Ils avaient loué un petit chalet meublé, de style suisse, tout en bois clair, avec une cheminée dans chaque pièce, deux chambres spacieuses et confortables. Au rez-de-chaussée, il y avait une surprise de taille.

" - Oh mon Dieu ! Lij', tu vois ce que je vois ?

- C'est...

- Une piscine d'eau chaude mon pote !

- Rien de tel qu'un bon bain chaud en sirotant une bière après une journée d'efforts sur les pistes.

- C'est de la bombe... "

Et pendant que Billy et Dom testaient l'eau de la piscine, nus (c'est important, sinon, on ne peut pas vraiment se rendre compte... ), Orlando et Elijah sortirent pour acheter les forfaits de ski, lunettes sur le nez, bonnets vissés sur la tête, écharpes enroulées autour du visage, notoriété oblige... La ville était calme à cette époque de l'année, on n'était pas en période de vacances scolaire, mais les fans se cachant partout, et les amis voulant passer de vraies vacances, comme des gens normaux, ils prenaient le plus de précautions possibles pour passer le plus inaperçu du monde. Sauf que là, engoncés dans leurs écharpes, ils avaient plutôt l'air de deux mafieux se faisant passer pour l'homme invisible. Elijah le fit remarquer à Orlando :

" - Je crois que tout le monde nous prend pour des terroristes...

- Tant mieux, comme ça on aura la paix ! "

Ils passèrent acheter quelques vivres de première nécessité au petit supermarché de la station : pâtes, gâteaux, bière, et... bière. Puis, ils rentrèrent sans un mot à propos de ce qui s'était passé dans l'avion. Après tout, ce n'était pas de leur faute si leurs mains étaient si attirées mutuellement qu'elles en venaient à s'enlacer sans qu'on leur demande rien...

En rentrant, ils trouvèrent Billy et Dom affalés dans le salon. Orlando, en vrai petite femme d'intérieur comme ils le surnommaient tous depuis qu'ils avaient découvert son talent de cuisinier lors des 18 mois passés ensemble en Nouvelle Zélande, prépara un plat de pâtes Bolognaise succulent arrosé d'un concours de bière gagné haut la main par Billy, que les origines écossaises rendait imbattable à ce jeu ainsi qu'à celui du plus grand nombre d'assiettes de porridge avalées sans vomir...

Après ce repas copieux et cette soirée arrosée et détendue – bière oblige... -, un peu déphasés par le décalage horaire, et pour être en forme le lendemain, tous les quatre montèrent se coucher, Orlando et Elijah dans une chambre, et Billy et Dom dans l'autre.




A 7heures, Orlando se leva sans bruit, pour ne pas réveiller Elijah qui dormait, en boule, au pied du lit, et profita de ce qu'il était le seul levé pour faire quelques brasses dans la piscine d'eau chaude. La sensation était merveilleuse, d'autant plus que dans deux heures à peine il serait sur les pistes de ski, emmitouflé dans son épaisse parka. Après quelques bassins dans l'eau fumante, il ne put résister à l'envie de retirer son maillot pour se baigner totalement nu. De toute façon, il ne risquait rien, car les trois hobbits étaient réputés pour être de gros dormeurs. Il sortit donc de la piscine, retira son short de bain et replongea aussitôt dans l'eau tiède. Un véritable délice...

Il nagea ainsi, libre comme l'air pendant près d'une demi-heure. Puis, regardant sa montre, il vit qu'il était l'heure d'aller réveiller ses trois compères. Il sortit de l'eau et allait pour prendre sa serviette quand un petit cri étouffé le fit sursauter et faire volte-face :

Elijah.

" - Oh, Oh mon Dieu... pardon, je... je savais pas que tu étais là...

- Moi... moi non plus. "

Orlando allait attraper son drap de bain quand Billy, les cheveux tout ébouriffés, arriva à son tour. Il vit ses deux amis, face à face, rouges, et ne pu s'empêcher d'éclater de rire en hurlant :

" - Dom, il faut que tu voies ça ! Orly est passé à la vitesse supérieure ! " Le Orly en question, rouge de honte et de rage, se jeta sur Billy le faisant basculer, en criant :

" - Tu va la fermer oui ? ! Idiot de Took !"

Billy se releva, des sanglots de rire dans la voie, il jeta un regard amusé à Elijah qui n'avait toujours pas bougé et lui murmura à l'oreille avant de quitter la pièce en riant :

" - ELLE est si impressionnante que ça que tu ne t'en remets pas ? "

Il sortit rejoindre Dom pour prendre son petit déjeuner. Elijah allait dire quelque chose quand Orlando le coupa net :

" - Ne dis rien, je t'en supplie, c'est déjà assez embarrassant comme ça... "

Il enfila son T-shirt et son caleçon à toute vitesse et dit, en fuyant le regard bleu presque transparent de son ami :

" - Viens déjeuner Lij', sinon ils vont encore nous traquer. "

Le jeune homme se retourna, sourit faiblement et suivit son ami, tout dégoulinant d'eau, jusque dans la cuisine.




La joyeuse troupe décolla à 9h30 pour les pistes de ski qui n'attendaient qu'elle. Orlando, sa planche sous le bras, trépignait d'impatience. Cela faisait des mois qu'il n'avait plus surfé et il ressemblait à un gamin le jour de Noël, les yeux grands ouverts et brillants. Dom et Billy, leurs skis sur l'épaule, étaient tout aussi fébriles que l'Elfe, et Elijah, engoncé dans son anorak dernier cri, sautillait de joie sur place...

Sur le télésiège qui les montait au sommet de la station, Orlando rêvait aux merveilleuses décentes qu'il allait faire, Dom rêvait à la géniale vue qu'il aurait, assis à la terrasse du bar d'altitude, en sirotant un vin chaud, Billy rêvait au fabuleux Dom, et Elijah rêvait à l'incroyable Orlando. Il s'en voulait tellement d'avoir peur... Il avait peur du regard des autres sur les couples non conventionnels, comme celui de Dom et Billy, qui avait fait jaser le tout Hollywood pendant des semaines. Et c'est sans doute ce qui le poussait à ne pas parler à Orlando de ses sentiments pour lui. Pourtant, il fallait qu'il lui parle... Il le fallait.

Ils skièrent une bonne partie de la matinée sur des pistes balisées quasiment vides de monde. Orlando émerveilla ses compères par sa maîtrise totale du snowboard et de tous les sauts qui allaient avec. A midi, ils s'arrêtèrent pour déjeuner. Orlando lança, alors qu'ils buvaient leur café :

" - Bon, qui m'aime me suive, je vais faire un peu de hors piste !

- Très peu pour moi. " Dit Dom

- Je crois que je vais rester aussi. " lança Billy

- Peureuses que vous êtes. " Plaisanta Orlando en se levant et en attrapant sa planche.

- Tu viens Lij' ? Laissons les filles se reposer ! "

- ... D'accord. " Il se leva à son tour et, avant que les deux autres aient pu dire quoi que ce soit, il leur adressa un virulent :

- Fermez-la vous deux ! "

Puis il rejoignit Orlando, un grand sourire aux lèvres. Celui-ci, aussi heureux qu'Elijah de s'être débarrassé de Dominic, Billy, et de leurs gros sabots, mais le cachant mieux, dit en voyant le visage illuminé de son ami :

" - Pourquoi tu souris comme ça ? T'as avalé un cintre ou quoi ?

- Ca doit être ça..."Ils éclatèrent de rire et se dirigèrent vers le téléski le plus proche.

Trois heures plus tard, au Chalet...

Le portable de Dominic sonna. Celui-ci l'attrapa et répondit, en voyant le numéro d'Orlando s'afficher :

" - Alors, vous avez conclu ?

- Arrêtes tes conneries s'il te plaît !

- Aucun humour ces Elfes...

- Bon, écoute-moi. Nous sommes à l'hôpital de la station. Elijah a fait une mauvaise chute. " Dom perdit son sourire hilare.

- C'est grave ?

- Non, une grosse entorse. Le médecin est en train de faire un plâtre. Peux-tu venir nous chercher ?

- Bien sûr. J'arrive tout de suite.

Il raccrocha. Billy qui sortait de la cuisine au même moment demanda :

" - C'était qui ?

- Orly. Lij' a voulu faire le beau en suivant Orly, et conclusion, ils sont à l'hôpital et Monsieur Baggins à une jambe dans le plâtre. Je vais les chercher.

- Rien de grave ?

- Non, rien. Juste de quoi foutre ses vacances en l'air : Une entorse.

- Merde... tu veux que je vienne avec toi ?

- Non. Je fais juste l'aller – retour."

Le jeune homme attrapa les clefs de la voiture qu'ils avaient louée et partit chercher Elijah et Orlando, qu'il trouva tous deux très confus dans la salle des urgences. Elijah, avec ses grands yeux bleus de chien battu, dit :

" - Je suis vraiment navré Dom... J'ai pas assuré.

- T'en fais pas mon grand, c'est pas ta faute... " Orlando n'en menait pas large non plus.

- Je suis trop nul. C'est moi qui t'aie entraîné là-dedans...

- Mais non, j'aurai pas du te suivre. Après tout, je savais que t'étais un Dieu du snowboard, et j'ai voulu faire mon malin en te suivant sur cette pente raide... "
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